Chronique « Sur les traces de Garcia Lorca »
Scénario de Carlos Hernandes, dessin de El Torres
Public conseillé : Adultes et grands adolescents
Style : Documentaire
Paru aux éditions « Vertige Graphique », le 27 novembre 2015, 18 euros,
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L’histoire
Grenade 1936, la nuit. Thomas, professeur à l’université, quitte précipitamment la ville que la guerre civile a embrasée, accompagné de sa femme et de son jeune enfant. Dans la voiture qui les amènent à Razia, ils croisent des miliciens qui viennent de tuer un “rouge”…
Madrid 1938. Carlos se rappelle son grand ami Fédérico Garcia Lorca, avec qui il a partagé tant de beaux moments. Dans la rue, un petit crieur de journaux annonce la nouvelle : Garcia Lorca est mort, fusillé !
New-York 1929. Dans un appartement de Harlem, un homme raconte la fête chez la danseuse Nelia. Dans la soirée, un homme s’est particulièrement illustré. Un jeune poète espagnol, qui a fait revivre de vielles chansons espagnoles avec une fraîcheur et une modernité ensorcelante…
Ce que j’en pense
Difficile d’ignorer Garcia Lorca. Ce grand poète et romancier espagnol est un des plus admirés du XXe siècle. Sa vie pleine de lumières et de tragédies a été raconté de multiples façons. C’est avec un oeil nouveaux et foncièrement honnête que Carlos Hernandez et El Torres tentent l’aventure.
Ce n’est pas une biographie à proprement parlé, mais plutôt une évocation. En douze moments de sa vie et de sa mort, ils font revivre des moments partagés avec ses proches et ses amis. Des anonymes, des amis, de la famille, et des personnages célèbres (Manuel, Salvador Dali) chacun apporte sa petite pierre, sa touche personnelle, pour évoquer l’homme, l’ami, le poète…
Le résultat est très émouvant. Les moments sont choisis avec attention, les regards sont vrais, les
points de vue originaux. Ce recueil évoque bien plus l’homme dans son humanité, sa complexité, sa générosité, qu’aurait pu l’être une biographie académique.
“Sur les traces de Garcia Lorca” porte magnifiquement son nom. Elle m’a transporté, le temps d’une lecture, dans le sillage sensible, espagnol et poétique de Garcia Lorca. Que demander de plus ?
Coté dessin, El Torres se met au service du récit. Son dessin “épais”, de base classique, évoque la photo et le crayonné. Le trait se fait plus ou moins réaliste et croque l’ambiance du lieu, du moment en quelques coups de pinceaux et de crayons fugaces et nerveux. Les couleurs extrêmement sobres (un noir et blanc rehaussé d’aplats ocres) finissent de poser l’ambiance.
